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Bonjour, c'est Kometa, dont la rédaction vous souhaite une très bonne nouvelle année!

Notre revue est apparue dans votre ciel l’an dernier. Cette semaine, votre newsletter vous fait (re)découvrir nos récits marquants de 2023 et pose quelques jalons pour cette année à venir.

2024 sera une année d'élections. 41% de la population mondiale, dans 40 pays, élira un nouveau dirigeant. Notamment à l’Est (Croatie, Roumanie, Georgie). L’Ukraine hésite: comment prendre le chemin des urnes sous une pluie de missiles russes, plus nombreux que jamais, ces jours, depuis le début de la guerre?

En Russie, c’est sûr, l’élection aura lieu (du 15 au 17 mars) et le résultat est connu d’avance. Vladimir Poutine sera réélu. Parce qu’il a emprisonné ses concurrents, mais aussi parce qu’il règne sur les esprits, par la peur et la propagande. Laquelle est présente partout, des manuels scolaires (exposés par Cédric Gras dans les pages des cartes de notre 1er numéro) aux rues de Moscou, comme le montre le photographe Alexander Gronsky dans son portfolio pour Kometa.

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Le best of d'une année sombre

Statue de Pouchkine au Musée national russe à Saint-Pétersbourg | © Alexander Demianchuk/TASS/Sipa USA/SIPA

C’est un pays déchiré qu’a découvert Emmanuel Carrère en allant rendre visite à sa cousine Salomé Zourabichvili, présidente de Géorgie. Son «Roman géorgien», en exclusivité pour Kometa, raconte un peuple qui aspire à l’Europe, retenu par un régime pro-russe. Iegor Gran, auteur notamment de Z comme zombie (2022), s’est plongé au cœur d’un réseau social russe de 40’000 mères et épouses qui prient pour leurs soldats au front. Un soldat russe, justement, dort dans la maison de la poétesse ukrainienne Luba Yakymtchouk. Cette guerre a ses opposants, en Russie. Le premier, Alexander Gorinov, est évidemment en prison et nous a écrit une lettre, sur ses genoux, dans sa cellule au milieu de 60 autres détenus. Il croyait à la politique. Mais ça, c’était avant Poutine.

La culture russe est-elle impérialiste? Dans notre rubrique Perspectives, quatre auteurs en débattent, dont l’historienne kazakhe Botakoz Kassymbekova qui nous dit: «La culture russe nous était imposée. Pouchkine était utilisé pour effacer la nôtre. La littérature kazakhe n’existait pas». Plus loin: «La Russie est une nation qui souffre. Elle ne voit pas ceux qui ont souffert encore plus, les peuples colonisés.» Philosophe, penseur du post-colonialisme, Achille Mbembe explique notamment les succès russes en Afrique par les crimes occidentaux du passé: «Les démocraties libérales souffrent d’un colossal discrédit moral parmi les peuples qui ont subi leur domination.»

Ce monde qui change (et pas forcément pour le mieux!), nous voulons le raconter au plus près. La création de Kometa en 2023 n’aurait pas été possible sans vous, lectrices et lecteurs qui avez participé à notre campagne de lancement: près de 6000 numéros prévendus. Merci à vous!


Les auteurs qui nous suivent

Yasamin, jeune Iranienne de 22 ans, danse sur le toit de sa maison à Téhéran. Une photographie à découvrir dans notre 2e numéro | © Shirin Abedi

Vous retrouverez dans notre 2e numéro, chez votre libraire le 24 janvier, certains des auteurs du premier. L’écrivain Emmanuel Carrère, qui a fait deux voyages en Ukraine et revient en disant: «Il y a des catastrophes plus ou moins inévitables – le dérèglement climatique, la crise migratoire... –, mais cette guerre-là, on aurait vraiment pu s’en passer.» Ou la jeune hongroise Lili Pankotai, devenue dans son pays symbole d’une jeunesse en colère contre Viktor Orban et qui a tenu pendant un an le journal de bord de ses combats.

Nous republions aussi de grands textes. Après Milan Kundera dans le 1er numéro, ce sera Svetlana Alexievitch dans le 2e, et son récit saisissant d’un Roméo et Juliette post-soviétiques, dans l’Azerbaïdjan et l’Arménie en guerre. 

Michka Assayas, écrivain et critique musical, racontera l'épopée d'un couple de musiciens japonais installé en Géorgie qui soutiennent, par leur art, les civils ukrainiens victimes de la guerre. 

Enfin, le géographe et écrivain, Cedric Gras et les graphistes de The Shelf, vous parleront de ces astronautes russes et américains qui, malgré la guerre sur Terre, continuent à coopérer dans le ciel.


Voici la couverture de notre 2e numéro. Pour le commander, cliquez sur l'image | © Lina Dreik

Une lueur d'espoir

Panneau publicitaire dans les rues de Moscou en mai 2023. «Notre profession, défendre notre patrie», une citation tirée du film soviétique Officers (1971) | © Alexander Gronsky

Le portfolio d’Alexander Gronsky est à découvrir depuis mardi sur notre site internet. Né en 1980 à Talinn, le photographe est fasciné par Moscou. Il arpente depuis 15 ans les rues de la capitale où panneaux publicitaires, sculptures et fresques murales révèlent «une scène de crime où l’on ne voit pas le crime lui-même, mais où l’on sait qu’il se produit».

Mais le photographe ne perd pas espoir. Selon lui, cette période n’est que transitoire et il l'assure: dans un futur proche, les Russes souhaiteront «oublier et effacer». Immortaliser ce moment d'histoire, il le perçoit comme son devoir.

A propos de Kometa

Née du choc du retour de la guerre sur le continent européen, Kometa raconte le monde partout où il bascule, de l’intérieur, à travers les regards de celles et ceux qui le vivent. La revue fête sa première année et grandit grâce à vous, en passant de 4 à 6 numéros par an en 2025.

En vous abonnant, vous soutenez soutenez des autrices et des auteurs en résistance et un journalisme indépendant de qualité. Retrouvez tous les deux mois dans une belle revue papier des grands récits littéraires, des photos d’auteurs et des débats d'idées, et suivez-nous chaque semaine dans notre newsletter et chaque jour sur nos réseaux. Merci d'être à nos côtés !

L'agenda

25 janvier

Rencontrez notre équipe au Comptoir des Mots à Paris

Le 25 janvier, Kometa organise une soirée de présentation de son second numéro à la librairie Le Comptoir des Mots dans le 20e à Paris. Vous pourrez poser vos questions à notre équipe et interagir avec nos auteurs et autrices.


8 février

Rencontre avec Kometa au Théâtre de Vidy à Lausanne

Nos auteurs et autrices racontent leur travail et débattent. Avec notamment Salomé Kiner, Mikhaïl Chichkine et Sacha Filipenko (voir ci-dessous). En partenariat avec les librairies Payot et le Théâtre de Vidy. Programme précis à venir. Pour être tenu informé, écrivez-nous à contact@kometarevue.com


18 janvier

Sortie du nouveau roman «Kremulator» de notre auteur Sacha Filipenko

L'écrivain Sacha Filipenko, qui signe dans notre 2e numéro un guide amer et ironique de sa ville d’origine, Minsk, publie son prochain roman «Kremulator» (éditions Noir sur Blanc). Une plongée au cœur des Grandes Purges staliniennes où bourreau et victime, justice et mensonge, bien et mal se confondent… 

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