A l'Est, du nouveau

A l’Est, il y a du nouveau. L’invasion de l’Ukraine par la Russie n’est pas seulement une guerre atroce qui, avec ses tranchées et ses drones, ressemble parfois à Verdun et parfois à de la science-fiction. C’est le renversement de nos certitudes. Le blé, le gaz, le chauffage, notre sécurité, nos alliés, notre centralité européenne: ce que nous avons cru éternel est remis en question. S’ouvre alors l’inconnu, et c’est ce territoire que va explorer Kometa, la revue du monde qui se lève.

Derrière les souffrances ukrainiennes, des villes apparaissent: Kherson, Bakhmout, Boutcha, Kharkiv. Des résistants découvrent leur courage. Des écrivains, des poètes, se dressent pour dire l’indicible. De vieilles blessures se réveillent. On rouvre les livres d’histoire, on se bat pour la récrire. De nouvelles alliances se nouent, des pays marginalisés se retrouvent au centre du jeu. Il y a soudain tant à comprendre!

Pour cela, quatre fois par an dans une revue imprimée qui gardera la mémoire de cette époque et tous les jours sur son site, Kometa mobilisera des autrices et auteurs de l’Est et de l’Ouest. Des plumes qui savent lire la marche du monde et la vie des gens. Des photographes qui devront parfois se cacher pour montrer ce qui se passe sous leurs yeux. Kometa multipliera les points de vue, avec l’aide de penseurs, d’historiens, de cartographes.

Le 24 février 2022 restera une date charnière, comme la chute du mur de Berlin le 9 novembre 1989 ou les attaques terroristes du 11 septembre 2001. Cette époque qui démarre, Kometa la prendra à bras-le-corps, tout comme ce territoire immense de plus de 25 pays, de Vienne à Vladivostok, de Tbilissi à Tallinn, de Kyiv à Kazan.

Pour mieux rendre compte de ces bouleversements, Kometa place la Russie au centre de la carte. Car ce sont bien la fureur impérialiste et la barbarie coloniale d’un pays se sentant humilié qui créent une onde de choc, aux conséquences imprévisibles pour lui, pour ses voisins et la planète entière. Trois mois avant la guerre, Vladislav Sourkov, le penseur de Poutine qui a inspiré l'écrivain Giuliano da Empoli pour son «Mage du Kremlin», concluait un article passé inaperçu avec cette phrase terrible et prémonitoire:

«La Russie s'étendra. Non pas parce que c'est bien, ni parce que c'est mal, mais parce que c'est physique». 

Cette guerre s’inscrit dans une continuité: Tchétchénie, Géorgie, Syrie, Crimée. Pourquoi l’Occident n’a-t-il rien vu venir? Pour ouvrir les yeux, lutter contre notre indifférence et nos idées reçues, il faut se plonger dans la littérature, l’histoire, la photographie, les perspectives de ce continent à nos portes. Le raconter de l’intérieur, au plus près de ceux qui y vivent. Redonner aux intellectuels, les nôtres et les autres, leur rôle d’éclaireurs. Soutenir des auteurs et des photographes attaqués, pourchassés ou en exil, leur ouvrir nos pages pour un travail sur la durée. Kometa lève le voile sur un monde qui ne sera plus jamais comme avant.

PS. Nous sommes ravis de vous accueillir dans la communauté de Kometa et vous remercions pour votre lecture! Pour nous aider à mieux vous connaître et améliorer notre contenu, n'hésitez pas à nous écrire par retour de mail ou ci-dessous