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Emmanuel Carrère: Parler avec l'ennemi
Tant que la guerre n’est pas finie, tant que la Russie reste invaincue, de nombreux Ukrainiens refusent de côtoyer des Russes, même opposants à Poutine, même antiguerre, même exilés de longue date. L'écrivain français est parti à Kyiv et à Kherson explorer les ressorts de cette position de principe.
Il embarque pour un road trip à l’arrière du minibus de Tetyana et de Volodymyr. Sur le front, ces deux universitaires distribuent des vivres, des médicaments et des livres, aux civils comme aux militaires. Et recueillent des témoignages sur les crimes de l’armée russe.
Le 1er chapitre est en libre accès. Retrouvezles deux suivants demain et ce week-end. L’intégralité de son reportage est à lire dans notre 2e numéro, «Liaisons dangereuses».
La photo de la semaine
Il est ukrainien, elle est russe. Lina et Viktor, les parents de la photographe Oksana Yushko, sont ensemble depuis soixante ans. Ils n’ont jamais eu de problème à être un couple «mixte». Cette expression n’était même pas utilisée avant l’invasion de la Crimée par la Russie, en 2014, la date de cette image prise dans leur salon de Kharkiv.
Cette photo est la première de «Familia», la série d'Oksana Yushko: des portraits de couples qui s’aiment par-delà les frontières et la guerre. Ces images accompagnent le reportage d’Emmanuel Carrère. Retrouvez-les dans son portfolio, commentées par l’artiste.
Vous avez sans doute vu passer l’info: la République séparatiste de Transnistrie, située sur le territoire de la Moldavie, a demandé à la Russie de la «défendre» face à Chișinău (la capitale moldave). Et cela à la veille du discours annuel à la Nation de Vladimir Poutine. Les Ukrainiens ont un sentiment de déjà-vu: c'est la technique utilisée par le Kremlin dans le Donbass pour les «Républiques» de Donetsk et Lougansk.
Mais à quoi ressemble la Moldavie? La photographe allemande Andrea Diefenbach y voyage depuis quinze ans. Elle montre le quotidien de ce pays d'émigration, coincé entre l’influence russe et ses aspirations européennes. Voici son portfolio disponible sur notre site et dans notre 1er numéro.
A lire ce week-end
En exclusivité (et en accès libre), Kometa vous propose les bonnes feuilles du premier roman d’un jeune auteur né en Russie, mais écrivant en français: Espèces dangereuses, de Sergueï Shikalov (Editions du Seuil), en librairie le 1er mars. Le jeune écrivain raconte ses fantômes: ceux du Moscou gay des années 2000, quand l'homosexualité n'était pas encore pénalisée et pourchassée.
À l’origine de Kometa, une envie: comprendre le monde en allant voir là où il bouge. On ironise parfois sur ces Américains qui ne savent pas placer Paris ou Bruxelles sur une carte d’Europe, mais l’invasion russe de l'Ukraine a révélé notre méconnaissance d’une partie entière de notre continent.
Tous les trois mois dans une belle revue papier de 208 pages, chaque semaine dans ses newsletters et tous les jours sur son site, Kometa propose des grands récits littéraires, des photos d’auteurs et des débats d'idées pour saisir ce que nous n’avons pas vu se lever à l’Est. En révéler la richesse, les talents et l’incroyable complexité.
L'agenda
Du 5 au 12 mars
Cycle de films au mahJ avec Kometa
Au musée d’art et d’histoire du Judaïsme, le cycle de films «Une mémoire inquiète» explore les représentations du fait juif dans les films produits en Hongrie, Pologne et Tchécoslovaquie au lendemain de la Shoah. Un événement dont Kometa est partenaire.
Au Festival du film et forum international sur les droits humains de Genève, deux débats animés par Serge Michel sur l'Iran et le Bélarus. Découvrez le programme de cette 22ᵉ édition.
A Varsovie, avec les dialogues européens de l’Institut français et Kometa
L’Institut français organise dans plusieurs pays de l’UE un cycle de débats sur les bouleversements en Europe engendrés par la guerre en Ukraine. Léna Mauger, rédactrice en chef de Kometa, et Serge Michel, directeur de la publication, y seront.