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Bonjour, c'est Kometa. Vous avez sûrement reçu un message incomplet et étrangement coloré, quelques heures auparavant. Toutes nos excuses pour ce petit problème technique!

Voici la newsletter complète, dans laquelle on vous dit ce que l'on entend par «mettre l'Est au centre de la carte».

Si vous nous rejoignez tout juste, vous pouvez retrouver les éditions précédentes en cliquant sur ce lien. Et si vous aimez notre projet, partagez cet email à vos proches!


Être à l’Est pour ne pas perdre le Nord

Un enfant plonge dans la rivière Ingouri, qui marque la frontière entre la Géorgie et la république autonome d'Abkhazie. | © Daro Sulakauri

«Mettre l’Est au centre de la carte»… Drôle d’ambition pour une revue. Si on met l’Est au centre, hé bien, il ne sera plus à l’Est. C’est notre but, changer de regard, bouger les certitudes. La semaine dernière, on vous parlait du titre auquel vous avez échappé (Potemkine). Les slogans auxquels vous avez échappé sont plus nombreux, on vous les épargne.

Tout aurait été plus simple si on avait lancé Kometa il y a un siècle.

On aurait alors déclaré, avec aplomb, que c’était une revue sur l’Orient et le monde slave. C’était pratique, l’Orient! Cela faisait rêver les voyageurs et les marchands, cela convoquait la mémoire des écrivains, de Nicolas Bouvier à Alexandra David-Néel en passant par Alexandre Dumas. Cela fleurait bon les délices de Beyrouth, les roses de Tabriz, le bazar de Samarcande, les steppes de Mandchourie.

L'Orient a disparu

Le paradoxe, c’est que l’Occident existe toujours, voire «l’Occident collectif» contre lequel Vladimir Poutine dit se battre. L’Orient, lui, a disparu. D’abord parce qu’on a condamné l’orientalisme et la condescendance qu’il portait, mais aussi parce que l’Orient lui-même a éclaté, au gré des conflits et des mouvements de frontières. Le monde slave est aussi en morceaux, déchiré par la guerre que le Kremlin a déclenchée contre un peuple qu’il disait «frère».

En 2016, lors d'une cérémonie de la Société russe de géographie, Vladimir Poutine s’est exclamé: «La Russie n’a pas de frontières». Avant d’ajouter: «c’est une blague». Il ne blaguait pas. Au fil des siècles, la Russie s’est construite par la conquête, celle du Caucase, de l’Ukraine, de la Sibérie. Ces dernières années, le Kremlin a gagné du terrain en Géorgie, en Crimée, en Ukraine à nouveau. Il a avancé ses pions en Syrie, en Afrique.

Les conséquences de l'impérialisme russe

Reste l’Est, une zone géographique de plus de 25 pays, de l’Europe de l’Est à l’Asie centrale, du Caucase à la Sibérie. Près de quinze fuseaux horaires. Avec des auteurs et des autrices, des photographes, des géographes, des historiens et des historiennes, nous allons raconter ces territoires, parce que tous sont touchés par les conséquences de l’impérialisme russe.

Nous parlerons bien sûr d’Ukraine, qui offre une résistance inouïe aux soldats de Poutine. Et de plus encore. Comment ignorer que cette guerre va changer les équilibres à l’intérieur de l’Union européenne en faveur de la Pologne et d’autres pays de l’Est? Qu’elle va influencer le conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, ou celui entre le Kirghizistan et le Tadjikistan? Que l’alliance militaire renforcée entre la Russie et l’Iran va rebattre les cartes au Moyen-Orient? Que la Chine joue là une partie cruciale pour sa suprématie régionale, voire mondiale?

A l'Est de l'Est...

Bref, l’Est is more! Nous embrassons l’Est au sens large et notre comète vous embarque dans le survol d’une immense région. Parce qu’après tout, comme le dit un soi-disant proverbe chinois, à l’Est de l’Est, c’est l’Ouest.


Les frontières mouvantes de la photographe Daro Sulakauri

Comment vit-on sur une frontière disputée, aux confins d’un territoire mouvant? Que ressent-on quand on se réveille un matin dans sa maison coupée en deux, le salon dans son pays, la cuisine en territoire ennemi? C’est le sujet du projet Shifting borders, de la photographe géorgienne Daro Sulakauri.

Voici la rivière Enguri, qui sépare l’Abkhazie (soutenue par la Russie) de la Géorgie à laquelle elle appartenait jusqu’à la guerre en 1992 et 1993. «J'ai emmené mes petits-enfants se baigner par une chaude journée d'été, raconte une habitante du village d’Orsantia à la photographe. Alors qu’ils étaient déjà dans l'eau, un soldat russe dans la tour de guet m'a crié de garder mes distances. J'ai demandé pourquoi. Il a répondu que la moitié de la rivière appartenait à la Russie.» Cette frontière, la photographe l’a tracée sur son image. Peu après, les Russes ont installé des barbelés et des caméras de surveillance pour bloquer le passage.

A propos de Kometa

À l’origine de Kometa, une envie: comprendre le monde en allant voir là où il bouge. On ironise parfois sur ces Américains qui ne savent pas placer Paris ou Bruxelles sur une carte d’Europe, mais l’invasion russe de l'Ukraine a révélé notre méconnaissance d’une partie entière de notre continent.

Tous les trois mois dans une belle revue papier de 208 pages, chaque semaine dans ses newsletters et tous les jours sur son site, Kometa propose des grands récits littéraires, des photos d’auteurs et des débats d'idées pour saisir ce que nous n’avons pas vu se lever à l’Est. En révéler la richesse, les talents et l’incroyable complexité.

L'agenda

La semaine prochaine...

... nous vous raconterons l'histoire d'anonymes, rendus invisibles par un régime autoritaire, qui montrent le réel tout en se cachant.


Fin de l'été

Préventes

Pour le moment, Kometa existe dans vos boîtes mails et sur les réseaux sociaux. Dès le mois d'août, vous aurez la possibilité de vous abonner et de commander les premiers numéros de la revue. D'ici là, suivez l'actualité du projet grâce à cette newsletter. Si quelqu'un vous l'a fait suivre, vous pouvez vous inscrire ici.


Automne

Sortie du premier numéro

Le premier numéro de Kometa est prévu pour la rentrée, tout comme le site complet. D'ici là, on vous promet quelques bonnes feuilles et bonnes histoires.

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