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Éclairantes, déroutantes, effrayantes ou sublimes. Pour cette newsletter de Noël, on revisite les cinq numéros de Kometa déjà parus en autant d'images, en ajoutant en avant-première une photo du Kometa n°5 qui sortira le 15 janvier.

Les frontières mouvantes de la Géorgie

Mari Meladze, 18 ans, dans le village d’Odzisi à la frontière avec l’Ossétie du Sud, région géorgienne occupée par les Russes depuis leur invasion en août 2008. Géorgie, 19 août 2022. 
Une photographie de Daro Sulakauri 

Imaginez. Vous vous réveillez un matin, votre chambre à coucher se trouve dans un autre pays, la frontière passe au milieu du salon. Sur la ligne de démarcation avec l’Abkhazie, région géorgienne séparatiste passée dans le giron russe dès 1992, les garde-frontières s’adressent en russe aux familles divisées. En Ossétie du Sud, autre région occupée par la Russie, les forces d’occupation redessinent en permanence la frontière. Depuis 2018, la photographe géorgienne Daro Sulakauri a visité de nombreux villages situés le long de ces frontières occupées, où les habitants vivent dans la peur et l’insécurité. Dans sa série Shifting Borders («Frontières mouvantes») – un projet toujours en cours –, elle raconte l’histoire d’une «cauchemardesque vulnérabilité». D’autant plus parlante à l’heure des manifestations proeuropéennes de la population géorgienne contre le gouvernement prorusse.

Une photo à retrouver dans le Kometa n°1 (automne 2023) qui se penchait sur l’impérialisme. L’américain, bien sûr. Mais aussi le russe, que nous croyions connaître. À tort. Trois mois avant l’invasion de l’Ukraine, Vladislav Sourkov, l’obscur penseur de Poutine qui a inspiré l’écrivain Giuliano Da Empoli pour son Mage du Kremlin (Gallimard, 2022), écrivait: «La Russie s’étendra. Non pas parce que c’est bien, ni parce que c’est mal, mais parce que c’est physique.»


Guerre et amour

Après six mois sur le front sans avoir vu sa fiancée, l’acteur ukrainien Maksym Devizorov épouse la comédienne Svetlana Gordienko. Dnipro, 21 mai 2022. 

Une photographie de Vlada et Kostiantyn Liberov 

Avant l’invasion russe à grande échelle du 24 février 2022, ce couple originaire d’Odessa photographiait les histoires de cœur, avec un goût prononcé pour le kitsch et la mise en scène. Depuis, il documente les combats, les soldats, les tranchées. Et les mariages de soldats. Leurs clichés racontent autant le basculement de leur propre destin que celui de l’Ukraine.  Sur Instagram, la moitié de leur quatre-vingt mille followers étaient des Russes. «Comme Kostiantyn est un très mauvais combattant et moi une piètre soignante, indique Vlada, on a pensé qu’en allant photographier des atrocités de ville en ville, les Russes verraient vraiment ce qui se passe dans notre pays, ils iraient dans les rues et feraient une sorte de révolution pour arrêter la guerre. On y croyait vraiment.» Le couple possèdent dorénavant près d’un demi-million de followers sur leurs réseaux sociaux, dont seulement 2% de Russes. «Est-ce parce que nous montrons la vérité, et qu’ils ne veulent pas la voir? Est-ce qu’ils ont peur?»

Un reportage photographique à retrouver dans le Kometa n°2 (hiver 2023) qui se penchait sur les «liaisons dangereuses», racontant des histoires d’amour et de fraternité dans le chaos. Avec la disparition de l’URSS, l’Ouest avait perdu son meilleur ennemi mais le paradoxe, confie dans ce numéro l’historien américain Timothy Snyder, spécialiste de l’Europe de l’Est et de la Shoah, c’est qu’en attaquant l’Ukraine en 2022, «la Russie a donné à l’Occident un avenir qu’il n’aurait peut-être pas eu autrement».


Les femmes oubliées du Goulag

Été 1932. Détenue sur le chantier du canal de la mer Blanche.

On ne les a découverts qu’en 1992. Plus de six mille tirages issus du fonds secret de la police politique stalinienne, datant de la construction du canal de la mer Blanche, entre 1931 et 1933. De ces albums relatant jour après jour le premier grand chantier du Goulag, la journaliste et écrivaine Anne Brunswic tire et commente des images de prisonnières, des femmes du peuple ordinaires, grandes oubliées de l’histoire des répressions staliniennes.

Des photographies saisissantes à retrouver dans le Kometa n°3 (printemps 2024), «Fabriquer l’oubli». La mémoire, c’est la résistance. Les régimes autoritaires l’ont bien compris. Pour effacer de l’histoire les dirigeants déchus, l’Union soviétique et la Chine de Mao les faisaient disparaître des photos officielles. «Qui contrôle le passé contrôle l’avenir, et qui contrôle le présent contrôle le passé», clame le Parti dans 1984 de George Orwell. Depuis son arrivée au pouvoir, il y a plus de vingt ans, Poutine fabrique une amnésie collective. L’autrice tchétchène Milana Terloeva, l’une des passeuses d’histoire de ce numéro, livre un antidote imparable: «La mémoire vit tant que nous vivons.»


«Le bruit de la mort nous poursuit, ma chérie»

En 2006, des soldats partouillant à Mossoul prennent d’assaut une maison.

Une photographie de Peter Van Agtmael

«J’ai commencé à comprendre les États-Unis en Irak, assis à l’arrière d’un véhicule blindé de transport de troupes ou au réfectoire, discutant avec des soldats venus d’endroits dont je n’avais jamais entendu parler et que j’avais peu de raisons de visiter.» Né en 1981 à Washington, diplômé en histoire de Yale, le photographe Peter Van Agtmael travaille depuis le début de sa carrière sur le mythe américain, ses contradictions et ses échecs. Décryptant la nature séduisante de la guerre sur la psyché américaine, son livre Look at the U.S.A. (Thames & Hudson, 2024) part de ces conflits à l’étranger pour élargir la réflexion au nationalisme, à l’élection de Donald Trump, au militarisme, aux questions de race et de classe. «Les mythes auxquels je voulais croire ont été en grande partie démantelés, mais rien n’est venu les remplacer.» Ses photos viennent illustrer un texte poignant de l’écrivaine irakienne Aya Mansour (voir sa newsletter) qui donne son titre à cet encadré et qui parle de la guerre, de ses atrocités, ses stigmates, son ombre toujours menaçante. 

Retrouvez les photos de Peter Van Agtmael dans Kometa n°4 (automne 2024), «Qui aime encore les États-Unis?». Alors que le pays était en pleine présidentielle, ce numéro croisait des regards et des images du Bélarus, d’Iran, d’Irak, de Bosnie, de Pologne, de Chine, d’Ouzbékistan… Autrices et auteurs y parlent de torture et de Taylor Swift, de barbus et de Barbie, de Gaza et de démocratie.


Comme à la guerre

Une jeune recrue d’un camp d’entraînement arménien, en août 2024.  

Une photographie de Rebecca Topakian

La photographe Rebecca Topakian raconte: «Je rapporte un paquet de gâteaux, et les yeux de Sati s’illuminent, presque fous. Elle m’embrasse, me bénit comme si je venais de lui sauver la vie. Les garçons sortent de leur tente en courant, brandissant leurs gâteaux avec joie. En entraînement, “iels” ont le sérieux et la détermination de “celleux” qui portent une bien trop grande responsabilité pour leur âge. Puis leurs visages, et ces rires d’une sincérité déconcertante, rappellent que ce sont encore des enfants.»

Un reportage photographique à retrouver dans le hors-série Kometa consacré à l’Arménie (automne 2024), avec un texte de l’écrivain Julien Blanc-Gras, parti à la rencontre de ces hommes et ces femmes de l’étranger, pas tous arméniens, qui se sont portés volontaires pour intégrer un camp d’entraînement en Arménie à la suite de la prise du Haut-Karabagh par l’Azerbaïdjan en septembre 2023. En quelques jours, plus de cent mille Arméniens ont dû quitter l’enclave, suscitant la mobilisation de la diaspora.


Devine qui vient dîner

Un projet photographique de Lee Shulman

Politiquement incorrect ou délicieusement subversif ? Lee Shulman, artiste, réalisateur et collectionneur d’images d’anonymes au travers de The Anonymous Project, a proposé au portraitiste sénégalais Omar Victor Diop de se glisser dans ses diapositives américaines des années 1950 et 1960. Comme s’il avait toujours fait partie du cadre, Diop s’incruste dans des familles de la classe moyenne blanche et privilégiée où il n’a pas été invité, en pleine Amérique ségrégationniste d'après-guerre. Les images de Lee Shulman sont rassemblées dans un livre, Being there (Textuel, 2023). Des mises en scène qui interrogent et qui sont aussi un pied de nez à l’Amérique de Trump, à l’heure de sa réélection.

Une série photo à retrouver dans le Kometa n°5, «Rire pour résister» – en librairie le 15 janvier – avec un texte exceptionnel de Mohamed Mbougar Sarr, «le premier écrivain noir depuis 1921 à remporterle prix Goncourt». Ainsi commence la fiche Wikipédia de celui qui a été primé en 2021 pour La Plus Secrète Mémoire des hommes (Philippe Rey). Né au Sénégal, comme Omar Victor Diop, l’écrivain raconte en miroir comment, en devenant un «Miss France littéraire», il s’est incrusté dans un paysage littéraire blanc.


A propos de Kometa

Née du choc du retour de la guerre sur le continent européen, Kometa raconte le monde partout où il bascule, de l’intérieur, à travers les regards de celles et ceux qui le vivent. La revue fête sa première année et grandit grâce à vous, en passant de 4 à 6 numéros par an en 2025.

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L'agenda

11 janvier

Théâtre de la Concorde – Soirée «Kometa Comedy Club»

Une grande soirée organisée au théâtre de la Concorde, qui ponctue une journée consacrée à "Charlie Hebdo". Continuer de rire, ou de se demander comment et si on peut encore, dix ans après la tuerie dans les locaux du journal. Avec, notamment, Riss, Charline Vanhoenacker et la revue Kometa dans «Que sont-ils devenus?»


23 janvier 2025

Soirée spéciale Arménie à Marseille

Dans le cadre de notre hors-série «Et si l'Arménie était le centre du monde», une rencontre Kometa aura lieu à la librairie Maupetit (142, La Cannebière, 13001 Marseille) le jeudi 23 janvier.

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