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Au même moment, Vladimir Poutine recevait les représentants de 42 pays africains à Saint-Pétersbourg. Absent: le Niger. La veille, un coup d’Etat militaire déposait le président Bazoum, sans doute une aubaine pour la Russie. Dans le grand entretien du premier Kometa, le philosophe camerounais Achille Mbembe réfléchit justement au colonialisme occidental et à la présence russe en Afrique.

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L’Afrique, Poutine et les putschistes

Chantal Biya et son mari Paul, président du Cameroun, sont accueillis par Vladimir Poutine à Saint-Pétersbourg le 27 juillet | © Sergei Bobylev / TASS Photo Host Agency

Quelle mouche a piqué Paul Biya, 90 ans, président du Cameroun? Le 26 juillet, alors qu’il coulait depuis un mois des jours paisibles à Genève (où les mauvaises langues affirment qu’il passe plus de temps qu’à Yaoundé), il s’est embarqué pour Saint-Pétersbourg en compagnie de Chantal, son inénarrable épouse et ses perruques «made in Geneva».

Son voyage a surpris. Président de son pays depuis plus de 40 ans, considéré comme un pilier de l’influence française sur le continent, il n’avait encore jamais mis les pieds en Russie – ni en URSS (il aurait pu, il est entré dans les palais du pouvoir camerounais en 1962, quand Nikita Khrouchtchev régnait au Kremlin). Malgré une étape nocturne à Istanbul et l’usage de vols de ligne alors qu’il est habitué aux jets privés, Paul Biya est apparu très enjoué à la grande table du 2e sommet Russie-Afrique. 

Ces chers putschistes

Vladimir Poutine, lui, savourait l’occasion. Bien sûr, les chefs d’Etat africains étaient moitié moins nombreux qu’à Sotchi en 2019. Mais 42 pays représentés sur 54, c’est pas mal quand on est un paria de l’Occident pour avoir décidé l’invasion d’un pays souverain et tant fait couler le sang. Certes un peu étonné par le gabarit de Chantal Biya sur scène (voir la photo ci-dessus), il a serré vigoureusement la main de son mari, plaidé pour un «ordre multipolaire» sans «néocolonialisme», pris d’autres présidents dans ses bras et entouré d’une affection toute particulière les jeunes putschistes du Mali et du Burkina Faso qui lui apportaient une excellente nouvelle. Peu avant de quitter Bamako et Ouagadougou, ils avaient reçu les généraux du Niger qui allaient déposer le président Mohamed Bazoum, lui aussi proche de la France. 

Au Mali, l’interlocuteur des Nigériens a été le ministre de la défense Sadio Camara, révèle Africa Intelligence. Cet homme est considéré comme l’artisan principal de l’arrivée de l’armée privée russe Wagner dans le pays. Coup dur pour la France, qui avait justement misé sur le Niger pour y redéployer une partie de ses effectifs évacués du Mali et du Burkina Faso. Ce jeudi matin à Niamey, dans une nouvelle manifestation hostile à la France, un jeune entrepreneur s'exclamait: «Les Français nous pillent depuis 1960, ils sont là et rien ne change! A quoi ils ont servi?»

Moscou redresseur de torts?

Le philosophe et historien camerounais Achille Mbembe, l’auteur de «Critique de la raison nègre» ou de «Sortir de la grande nuit», est l’un des grands penseurs du décolonialisme. Nous l’avons rencontré pour décentrer le regard et mesurer l’impérialisme russe à l’aune de ce qu’a vécu son continent avec les colons occidentaux. 

«En Afrique, dit-il dans l’entretien au long cours qu’il a accordé à Kometa avant ces évènements, la Russie n’a besoin de développer aucun argument. Il lui suffit de s’engouffrer dans les failles laissées béantes par les puissances occidentales. Elle se contente d’exploiter des siècles de turpitudes». 

Pour lui, les Africains voient en la Russie et la Chine, à tort sans doute, de potentiels redresseurs de torts. Et l’Europe? «Elle a toujours tendance à penser que ce qu’elle accomplit, ou ce qui lui arrive, est unique», poursuit-il. (...) Ainsi l’Ukraine, vue d’Afrique, «n’est pas une guerre [russe] contre l’Occident, mais une guerre civile européenne.»

A propos de Kometa

À l’origine de Kometa, une envie: comprendre le monde en allant voir là où il bouge. On ironise parfois sur ces Américains qui ne savent pas placer Paris ou Bruxelles sur une carte d’Europe, mais l’invasion russe de l'Ukraine a révélé notre méconnaissance d’une partie entière de notre continent.

Tous les trois mois dans une belle revue papier de 208 pages, chaque semaine dans ses newsletters et tous les jours sur son site, Kometa propose des grands récits littéraires, des photos d’auteurs et des débats d'idées pour saisir ce que nous n’avons pas vu se lever à l’Est. En révéler la richesse, les talents et l’incroyable complexité.

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