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Aujourd’hui, nous donnons la parole à l’artiste et photographe ukrainien Sasha Kurmaz. Vous découvrirez ses images dans le premier numéro, mais pour cette newsletter, il revient sur autre chose. Une photo insouciante d’il y a douze ans. Depuis, les questions de mémoire, d’histoire et de nation sont d’une certaine gravité dans son pays.

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La femme nue et la statue

Kyiv, 2011 | © Sasha Kurmaz

« En un clin d’œil et en riant, elle a quitté ses habits et a couru, toute nue, se nicher dans le monument. Ce n’était pas prévu, elle a juste voulu poser pour moi. On se promenait dans ce qui s’appelait encore le “Musée National d'histoire de la grande guerre patriotique”, sur la colline à Kyiv. C’était en 2011, on s’amusait, il n’y avait pas de tensions, pas de débat.

C’est plus tard que cette image a gagné en gravité. En 2014, quand la Russie a annexé la Crimée et démarré la guerre dans le Donbass. Le terme “grande guerre patriotique” a été interdit, le musée a été rebaptisé “Musée de l'histoire de l'Ukraine dans la Seconde Guerre mondiale”. C’est maintenant une sacrée question: que faire de tous ces monuments, de tous ces symboles, de notre histoire? Ce mois d’août, en pleine guerre, le bouclier de l’immense statue de la Mère-Patrie, au-dessus du musée, a été changé. Les armoiries soviétiques ont été remplacées par le trident ukrainien. Je suis allé photographier cela (voir ci-dessous).

A la première personne

Je suis artiste et photographe. Si vous avez peu de place, mettez juste artiste.

Je veux parler à la première personne pour dire aux gens d'Europe occidentale ce qui se passe ici. Leur rappeler que la contemplation silencieuse des autorités de leurs pays a rendu possible la guerre génocidaire de la Russie contre l’Ukraine.  Rappeler aux Européens de gauche qui dénoncent des "groupes d’extrême droite en Ukraine" qu’aucun parti d’extrême droite n’est représenté dans les organes de l’Etat ukrainien, contrairement à ceux de la France, à l'Allemagne, à l'Italie, à la Hongrie.

Kometa publie dans son premier numéro mes images de Kyiv qui change, j'espère que cela vous plaira. Je viens de demander l’accréditation pour aller travailler à Kherson, Zaporijia, Dnipro et Kharkiv. Je veux voir et documenter les transformations de mon pays, les paysages, les villes, les gens. Je cherche aussi des réponses à mes questions : que signifie faire de l'art pendant une guerre ? Est-il possible de transmettre l'expérience de la guerre par le biais de l'art ? En quoi mes réflexions artistiques seraient-elles différentes si je n'avais pas vécu la guerre ? L'art peut-il résister à la destruction et à la violence ?

Je vous montrerai mon travail quand j’aurai avancé. »

Sasha Kurmaz


La semaine dernière à Kyiv

La statue de la Mère-Patrie a été inaugurée en 1981 par Léonid Brejnev et fait 62 mètres de haut. Entre le 1er et le 6 août 2023, des ouvriers ont retiré le marteau et la faucille, symboles du régime communiste, qui étaient soudés sur le bouclier, afin de les remplacer par le trident, le symbole national de l’Ukraine. © Sasha Kurmaz

A propos de Kometa

À l’origine de Kometa, une envie: comprendre le monde en allant voir là où il bouge. On ironise parfois sur ces Américains qui ne savent pas placer Paris ou Bruxelles sur une carte d’Europe, mais l’invasion russe de l'Ukraine a révélé notre méconnaissance d’une partie entière de notre continent.

Tous les trois mois dans une belle revue papier de 208 pages, chaque semaine dans ses newsletters et tous les jours sur son site, Kometa propose des grands récits littéraires, des photos d’auteurs et des débats d'idées pour saisir ce que nous n’avons pas vu se lever à l’Est. En révéler la richesse, les talents et l’incroyable complexité.

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