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Bonjour, c'est l’équipe de Kometa. Nous avons lancé notre campagne de précommandes mardi et c'est un succès. Déjà 1500 exemplaires vendus! Merci à tous ceux et celles qui se sont abonnés. Aux autres: ne tardez pas, le tirage de la revue est limité.

Cette semaine, nous vous racontons les dessous de la photo de couverture du premier numéro de Kometa.

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Les dessous de la couverture

© Yelena Yemchuk | Odesa

Trouver la couverture d’une revue, c’est aussi difficile que trouver son nom, sauf qu’il faut s’y atteler tous les trois mois: on essaye des tas de choses, on s’enthousiasme quelques minutes, parfois quelques jours, et puis, on s’aperçoit que rien ne va. Ça tombe à plat. Ou à côté. Le thème de ce numéro 1 ne nous aidait pas. Comment incarner l’impérialisme en une seule image?

Nous avons essayé des hommes en flammes, des villes en ruine, Poutine parodié en Barbie, et des chiens. Oui, des chiens. Des lévriers dans la neige, habillés de manteaux, pour être plus exact. Cette photo nous plaisait beaucoup. Elle a été prise par un photographe publié dans le numéro, Alexander Gronsky, un Russe né en Estonie et vivant à Moscou, traquant l’absurde dans le paysage pour subtilement dénoncer la politique du Kremlin.

«Moscou ressemble aujourd’hui à une scène de crime où l’on ne voit pas le crime lui-même, mais où l’on sait qu’il se produit.», dit-il. Mais des chiens et l’impérialisme, quel rapport? Cette photo des lévriers est aujourd’hui l’affiche qu’on vous propose dans nos contreparties — on vous en racontera l’histoire dans une prochaine newsletter.

© Alexander Gronsky

Et puis, le dernier jour, celui du bouclage, on a ouvert Odesa, un livre de Yelena Yemchuk (Editions Delpire&co, 2022). Née à Kyiv, Yelena Yemchuk avait onze ans en 1981 quand elle a émigré aux Etats-Unis avec ses parents. C’était l’époque où les enfants avaient l’interdiction de raconter à leurs copains d’école que bientôt, en cachette, ils allaient fuir «là-bas», au-delà du «rideau de fer». Partir, cela voulait dire tout laisser derrière soi, et ne plus jamais revenir.

Dix ans plus tard, l’Ukraine prend son indépendance, et Yelena redécouvre la terre de son enfance. Jeune photographe en quête d’une écriture personnelle, elle capture, le temps des vacances chez sa grand-mère, un pays, comme elle, en pleine affirmation de son identité. Aux Etats-Unis, elle navigue bientôt entre les milieux artistiques, la mode et le rock alternatif. Mariée au chanteur des Smashing Pumpkins, puis à l’acteur Ebon Moss-Bachrach, elle publie dans Vogue ou le New Yorker.

D’Odessa, perle de la mer noire, éternelle insoumise, ancien port franc sorti indemne de tous les conflits, Yelena a l’image d’une ville libre et dangereuse, peuplée d’intellectuels, de voyous et de saltimbanques. Lorsqu’elle y retourne en 2015, la Crimée voisine a été envahie et annexée par les Russes. Des combats font encore rage à la frontière est de l’Ukraine. Yelena s’immerge dans l’Académie militaire, dans le but de donner un visage à ces jeunes garçons et filles de seize et dix-sept ans prêts à se battre pour défendre leur pays.

© Yelena Yemchuk | Odesa

Mais Odessa, ville d’un autre temps, l’aspire. «…il y avait une sauvagerie à Odessa, mais aussi un “oubli”, comme si elle avait roulé à l’arrière du panier de la modernité. J’avais l’impression qu’on m’avait montré un endroit secret. Comme si quelqu’un m’avait pris à un coin de rue, avait tiré un rideau et avait dit : “Regardez, regardez cette ville enchantée. Croyez-y, c’est réel”. Vous pouvez y être. Essayez de saisir sa magie. Si vous gardez les yeux et le cœur ouverts, vous pourriez être autorisé à voir», écrit-elle dans son livre, dont nous publions ici d’autres images.

Celle du jeune homme regardant l’horizon nous a happés. Son regard dit l’innocence et la détermination. Il ne nous restait que quelques heures pour choisir la photo de Kometa 1. Nous avons écrit à Yelena, nous à Paris, elle aux Etats-Unis. Allait-elle répondre à temps avec le décalage horaire ? Nous avions besoin d’une légende. De l’histoire de ce jeune soldat. Elle nous a dit : « C’est l’un des jeunes soldats de à l’Académie militaire d’Odessa, en 2015, après l’annexion de la Crimée. Quand je revois cette image, je me dis “où peut bien être ce garçon à présent ?” Et ça me brise le cœur. » Où ? Avec Yelena, nous nous lançons maintenant à sa recherche.


© Yelena Yemchuk | Odesa

© Yelena Yemchuk | Odesa

A propos de Kometa

À l’origine de Kometa, une envie: comprendre le monde en allant voir là où il bouge. On ironise parfois sur ces Américains qui ne savent pas placer Paris ou Bruxelles sur une carte d’Europe, mais l’invasion russe de l'Ukraine a révélé notre méconnaissance d’une partie entière de notre continent.

Tous les trois mois dans une belle revue papier de 208 pages, chaque semaine dans ses newsletters et tous les jours sur son site, Kometa propose des grands récits littéraires, des photos d’auteurs et des débats d'idées pour saisir ce que nous n’avons pas vu se lever à l’Est. En révéler la richesse, les talents et l’incroyable complexité.

L'agenda

3 septembre

Kometa au Livre sur les quais

Ce week-end, retrouvez Kometa à Morges, en Suisse, à l'occasion du festival Livre sur les quais. Serge Michel y animera une croisière littéraire avec Isabelle Cornaz et Andreï Kourkov: «Kiev et Moscou, les liaisons dangereuses».


29 septembre

Fin des précommandes

Il vous reste 29 jours pour vous abonner à Kometa et en parler à vos proches !


11 octobre

En librairie

Le premier numéro, une fois imprimé, sera distribué dans les librairies de France, de Suisse et de Belgique. Date de mise en vente: le 11 octobre. Si vous le commandez en ligne, il pourrait arriver un peu plus tôt ;-)


Du 22 au 27 novembre

Kometa à Un week-end à l'Est

Kometa participera à la 7e édition du festival des cultures de l'Est, à Paris. Cette année, la ville à l'honneur, Tbilissi, est aussi la destination d'Emmanuel Carrère dans Kometa N°1.

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