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En 2025, grâce à votre soutien, Kometa grandit et passe de quatre à six numéros par an afin d'explorer de nouveaux territoires et d'imaginer des numéros spéciaux, tout en continuant à soutenir des autrices et des auteurs à travers le monde.

Pour bien démarrer l'année, le 15 janvier sort notre 5e numéro: «Rire pour résister», une injonction qui prend tout son sens face aux menaces et aux incertitudes à même de miner nos meilleures résolutions. Et justement, dès le 11 janvier, une grande soirée Kometa sera organisée au Théâtre de la Concorde, à Paris, sous la houlette de la marraine de ce numéro, Charline Vanhoenacker, qui éclaire cette première infolettre de l'année.

Toute l'équipe de Kometa vous adresse ses meilleurs vœux pour 2025, merci d'être à nos côtés!



Bonjour, c’est Charline Vanhoenacker

J’ai été correspondante à Paris pour Le Soir et la RTBF, mais pour couvrir la politique française j’ai trouvé que l’humour était plus efficace. Je débute comme chroniqueuse sur France Inter en 2012, je coprésente le 5/7 puis l’émission de 17 heures, que je produis pendant neuf ans avant qu’elle ne devienne Le Grand Dimanche soir. Aujourd’hui, je produis Bistroscopie tout en étant de retour en chronique quotidienne le matin. J’ai publié un petit essai sur l’humour politique, Aux vannes citoyens! (Denoël, 2022).


L'humour, une arme légère mais redoutable

RÉSISTER contient les lettres qui font RIRE. Et bim, «c’est tout pour moi!», comme on dit dans les Comedy clubs. Mais comment une action aux accents tragiques s’articule-t-elle avec une émotion de comédie? s’interroge-t-on au Kometa club

Il m’apparaît aujourd’hui que dès qu’on rit on résiste. On l’apprend au fond de la classe: se moquer du prof, c’est défier son autorité. Plus tard, aux enterrements, on réprime un fou rire, parce que la pulsion de vie défie la mort. Une résistance passive, réflexe, innée, mais à considérer puisqu’elle nous aide à surmonter.   

Le rire se fabrique aussi en quantités industrielles et lucratives: c’est le divertissement, qui nous distrait du quotidien et nous détourne des luttes de pouvoir qu’il ne remet donc pas en cause. Mais quand le rire est satirique, il renverse symboliquement les dominations, le temps d’un spectacle ou d’une chronique à la radio.

Mais alors, qui sont les Jean Moulin de la poilade? Sans doute ceux qui, maniant l’humour, bravent les interdits pour réveiller les consciences opprimées. C’est une arme légère mais redoutable, car on met toujours les rieurs de son côté.

Sur la plage, à Cannes. Une photographie issue de la série «Présentateurs télé» du photographe slovaque Martin Kollar. ©Martin Kollar
Tsar de papier

En septembre dernier, dans le métro parisien, un homme assis en face de moi me tend une feuille de papier où figurent quatre cochons et cette question, en français et en russe: «Où est le cinquième porc?» Il m’enjoint à la plier pour le faire apparaître. Je m’exécute et découvre le visage de Vladimir Poutine. J’éclate de rire, à la face de Poutine! Un tsar de papier, certes, qui fait de moi une résistante en carton, soit. Mais si j’avais été dans le métro de Moscou, j’aurais pu finir au trou.

Dans l’Union soviétique de Staline, il y avait une catégorie particulière de déportés de camps du Goulag : les anekdotchik, les blagueurs. Une simple anekdot pouvait vous faire coffrer pour antisoviétisme. 

Comme celle du juge qui sort du tribunal en se tenant les côtes. «Qu’est-ce qui te fait tellement rire? lui demande un ami juge.

— Une blague que je viens d’entendre.

— Raconte!

— Je peux pas, je viens de coller dix ans de camp pour ça.»

Le pouvoir s’exprime au premier degré, il est hermétique au second, qui devient alors un langage alternatif. En allégeant le tragique d’une situation, d’une lutte ou d’une question géopolitique complexe, le rire rend leur compréhension plus accessible au plus grand nombre. Voilà pourquoi j’aime le pratiquer comme un journalisme alternatif. L’humour permet de s’exprimer sans prendre de précautions, et s’il vise juste, il peut davantage approcher la réalité.

Que peut le pouvoir si la lutte est irrésistible?



A propos de Kometa

Née du choc du retour de la guerre sur le continent européen, Kometa raconte le monde partout où il bascule, de l’intérieur, à travers les regards de celles et ceux qui le vivent. La revue fête sa première année et grandit grâce à vous, en passant de 4 à 6 numéros par an en 2025.

En vous abonnant, vous soutenez des autrices et des auteurs en résistance et un journalisme indépendant de qualité. Retrouvez tous les deux mois dans une belle revue papier des grands récits littéraires, des photos d’auteurs et des débats d'idées, et suivez-nous chaque semaine dans notre newsletter et chaque jour sur nos réseaux. Merci d'être à nos côtés!

L'agenda

11 janvier

Soirée «Kometa Comedy Club»

Une grande soirée autour du rire de résistance organisée au Théâtre de la Concorde, à Paris, avec Charline Vanhoenacker pour marraine, qui met en scène autrices, auteurs et artistes contributeurs de la revue, dont notamment Delphine Minoui, Arezki Chougar, Roukiata Ouedraogo, Atiq Rahimi, André Manoukian, et bien d’autres.


23 janvier

Soirée spéciale Arménie à Marseille

Dans le cadre de notre hors-série «Et si l'Arménie était le centre du monde», une rencontre Kometa aura lieu à la librairie Maupetit (142, La Cannebière, 13001 Marseille) le jeudi 23 janvier.

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