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Bonjour, c'est Kometa. Votre revue vous attend désormais en librairie, et la presse commence à en parler.

La semaine dernière, dans cette newsletter, on écrivait à l’ancien président de Géorgie Mikhaïl Saakachvili, emprisonné dans son pays. En espérant que la lettre lui parviendrait.

Aujourd’hui, les nouvelles arrivent de Kharkiv, en Ukraine. Anna Gin est une autrice de Kometa. Sa ville est bombardée depuis des mois, mais c'est pour sa fille en Israël qu'elle s'inquiète.

Les éditions précédentes de cette newsletter sont ici. Et si vous aimez, transférez ce mail à vos proches.


«Kharkiv, c’est dangereux, alors j’ai envoyé ma fille en Israël…»

Dans un abri à Ashkelon, Israël, le 10 octobre 2023 | AP / Ohad Zwigenberg

«Il y a une heure, un missile russe s'est abattu sur ma ville [Kharkiv]. Cette fois, il a raté sa cible. Je travaille, j'écris une pièce, je fais du bénévolat à l'hôpital.»

Nous avions reçu la semaine dernière ce message d’Anna Gin, journaliste et autrice ukrainienne qui signe un texte dans notre premier numéro, à la rubrique «Je vous écris de…», – et prépare le suivant.

Prendre des nouvelles de ses autrices et auteurs, pour une revue, vous pensez sans doute que c’est une évidence. Chez Kometa, cela prend un sens particulier. «La vie de nos auteurs» sera une rubrique de cette newsletter et de notre site, lorsqu’il sera prêt (bientôt).

Quelques jours plus tard, nous sommes tombés sur un post Facebook d'Anna: «Le monde est devenu fou. En plein XXIe siècle, vous arrivez enfin à joindre votre fille au téléphone et vous hurlez toutes les deux au son des sirènes. La vôtre, celle de Kharkiv, et la sienne, celle de Tel Aviv. [...] J’ai envoyé ma fille en Israël il y a un an, pour qu’elle puisse vivre heureuse, loin des missiles russes…».

S’accroupir quand passe un avion

Inquiets, nous l’avons appelée hier. «Un jour calme à Kharkiv, dit Anna. Juste deux sirènes avant midi.» L’agitation est ailleurs. Sa fille de 23 ans est installée dans une petite ville au sud de Tel-Aviv, en direction de Gaza. «Elle me dit “je commençais enfin à cesser de m’accroupir quand passe un avion, de trembler lorsqu’il y a un sifflement”. Mais là, elle est dans un abri, comme moi les jours de bombardement. Je viens de raccrocher le téléphone. On se parle sans cesse depuis samedi [jour de l’attaque du Hamas]. Elle ne panique pas, elle est infiniment triste. Elle a trouvé un travail dans le marketing, elle se fait des amis, mais elle ne sait plus où sur terre chercher le bonheur.»

Au début de la guerre russe en Ukraine, en février 2022, la famille Gin était au complet. Le père, la mère, Anna, sa fille Alexandra et Gektor, le chien. Et puis la mère est morte. «Il y a les victimes directes de la guerre, dit Anna. Celles qui meurent sous les bombes russes ou sautent sur une mine. Ma mère fait partie des victimes indirectes, qui sont des milliers mais pas comptées dans les statistiques. Elle a eu un arrêt cardiaque quand un missile est tombé dans son jardin.»

Deux croix au cimetière

Lorsqu’elle va chercher le certificat de décès, Anna prend le ticket qui lui indique sa place dans la file d’attente. Il y a 302 personnes devant elle. 43 jours plus tard, son père meurt aussi. A nouveau, plus de 300 personnes dans la queue.

«Si c’est difficile? On était une famille très unie. On se soutenait dans les difficultés, on riait dans les moments de bonheur. Il y avait énormément d’amour. Maintenant, ma fille est au téléphone dans un autre pays en guerre et mes parents sont deux croix au cimetière.»

Le père était juif, si bien qu’Anna et sa fille ont des facilités pour aller et venir en Israël. «C’est moi qui ai forcé ma fille à partir, dit Anna. Je voulais qu’elle puisse profiter de la vie, à 23 ans, loin des bombes. J’ai toujours eu la possibilité d’émigrer. Cela va vous paraître du pathos, mais je suis ukrainienne, j’aime mon pays. Et puis je suis utile, ici.»

Des télés pour tous

En janvier cette année, Anna entend qu’un hôpital de Kharkiv cherche un grand poste de télévision pour son hall d’attente, «que les patients et les familles puissent au moins regarder des matchs de foot». Elle met un message sur Facebook. Après deux jours, elle a reçu de quoi acheter dix téléviseurs. Puis vingt. Elle a finalement pu en mettre dans chaque chambre. Depuis, elle aide les patients deux jours par semaine et achète tout ce qu’il faut grâce aux réseaux sociaux: du miel, des médicaments, des vêtements chauds.

Sa fille aimerait rentrer. «C’est hors de question. Elle ne mettra pas les pieds en Ukraine avant la fin de la guerre. C’est-à-dire la défaite russe.»


Pourquoi commander Kometa?

  • Découvrir 208 pages de reportages littéraires, de photographie d’auteur, de cartes et de grands entretiens
  • Démarrer une collection conçue pour décrypter le monde
  • Lire des récits inédits en textes et en images
  • Financer une revue indépendante et sans publicité, qui soutient des auteurs en exil ou résistant de l’intérieur
  • Bénéficier de tarifs de lancement et de contreparties exclusives

Une blague russe, en passant

- Bonjour, c’est le Kremlin. On voudrait que vous reveniez en Russie.
- Je ne veux pas.
- Je peux vous priver de votre nom.
- Je ne rentre pas.
- Je peux brûler votre maison.
- Non, je ne rentre pas!
- Je peux torturer votre mère!
- Non!
- Je peux vous faire arrêter.
- Non, je ne rentre pas.
- Mais enfin, pourquoi?

A propos de Kometa

À l’origine de Kometa, une envie: comprendre le monde en allant voir là où il bouge. On ironise parfois sur ces Américains qui ne savent pas placer Paris ou Bruxelles sur une carte d’Europe, mais l’invasion russe de l'Ukraine a révélé notre méconnaissance d’une partie entière de notre continent.

Tous les trois mois dans une belle revue papier de 208 pages, chaque semaine dans ses newsletters et tous les jours sur son site, Kometa propose des grands récits littéraires, des photos d’auteurs et des débats d'idées pour saisir ce que nous n’avons pas vu se lever à l’Est. En révéler la richesse, les talents et l’incroyable complexité.

L'agenda

Revue de presse

Ils parlent de Kometa

L'arrivée de Kometa en librairie suscite des échos dans la presse. Retrouvez ici l'article de Libération, mais aussi celui de La Croix, ainsi que, dans la presse spécialisée, celui de Livres Hebdo et de Actualitté. Sur France Inter mercredi, Claude Askolovitch a commencé sa revue de presse avec le grand récit de Iegor Gran dans notre 1er numéro, «Prions pour nos guerriers».


En replay

Emmanuel Carrère et Kometa sur France Inter

Il signe un des grands récits de notre premier numéro, avec un reportage saisissant à Tbilissi. Il a attendu 64 ans pour visiter le pays de son grand-père, et dont sa cousine est... la présidente.


L'Atelier des médias

Le pari de regarder vers l'Est

L'émission de RFI a invité samedi notre rédactrice en chef Léna Mauger pour raconter Kometa et sa genèse. Steven Jambot l'interroge sur notre définition de l'Est, sur l'impérialisme, le mot-clé du 1er numéro, mais aussi ce que signifie concrètement notre volonté de croiser les regards.


Depuis le 11 octobre

En librairie

Le premier numéro est disponible en librairie en France, en Suisse et en Belgique depuis hier, 11 octobre. Si vous le commandez en ligne (lien ci-contre), vous bénéficiez d’un tarif de lancement et ferez partie de nos premières lectrices et lecteurs.


Jeudi 12 octobre

Kometa au prix Bayeux

Ce soir au Prix Bayeux Calvados-Normandie des correspondants de guerre, Léna Mauger présente Kometa après la projection en avant-première du film Le front de l'Est de John Sweeney et Caolan Robertson. Film interdit en Russie, il a été soumis à la Cour pénale internationale comme preuve des crimes de guerre commis en Ukraine.


Du 22 au 27 novembre

Kometa passe un week-end à l'Est

Kometa participe à la 7e édition du festival des cultures de l'Est, à Paris. Cette année, la ville à l'honneur est Tbilissi, capitale d'un pays en pleine ébullition comme le raconte Emmanuel Carrère notre premier numéro.

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