Cette email est un email de kometa
Logo kometa de couleur noire

Si le Japon était le centre du monde

Imaginez. À quoi ressemblerait le monde si les influences dominantes étaient renversées ? Quels seraient nos livres de chevet, nos rêves, nos légendes ? Pour le deuxième numéro d’une collection plaçant un pays au centre de la carte, Kometa a choisi le Japon, pays des tsunamis, des séismes et des éruptions volcaniques. Un pays en proie à un sentiment profond : celui de sa fragilité.

Dans La Submersion du Japon, roman d’anticipation paru en 1973 en pleine croissance économique, Sakyô Komatsu raconte la disparition de l’Archipel tout entier. « Je voulais plonger ces Japonais si satisfaits d’eux-mêmes dans une situation catastrophique, même fictive, et qu’ils aient à endosser ce traumatisme de perdre leur patrie, raconte-t-il dans son autobiographie. J’avais très envie de réfléchir à ce que cela signifie d’être japonais. Le Japon, quel genre de pays est-ce donc ? » Le livre s’est vendu à des millions d’exemplaires. Peut-être parce qu’il pose de manière frontale cette question terrifiante : le Japon peut-il disparaître ? Des menaces aussi puissantes qu’un tsunami inquiètent les 123 millions d’habitants de la quatrième puissance mondiale : un déclin économique
et démographique, et des voisins hostiles, comme la Chine, dotée de l’arme nucléaire.

« Le Japon, quel genre de pays est-ce donc? » À cette question abyssale, des chercheurs, des journalistes, des photographes, des écrivains tentent de répondre, comme si, ensemble, ils pratiquaient l’art du kintsugi, une méthode japonaise de réparation des porcelaines brisées.

Léna Mauger, rédactrice en chef de Kometa


Au sommaire de notre nouveau numéro

JE VOUS ÉCRIS DE...

PÉKIN — « Une route bloquée par un bonbon »

Quand la mère de l’écrivain chinois Yan Lianke était petite, en 1945, un soldat japonais en haillons lui a offert un bonbon, alors que le Japon venait de capituler. Quatre-vingts ans plus tard, le geste humain du guerrier vaincu fait scandale en Chine.

JÉRUSALEM — « Le Schindler japonais »

Consul en Lituanie durant la Seconde Guerre mondiale, Chiune Sugihara a sauvé des milliers de juifs en leur permettant d’émigrer au Japon. L’écrivaine Laurence Couquiaud raconte l’histoire du seul « Juste » japonais honoré à Yad Vashem, le mémorial des victimes de la Shoah.

SÉOUL — « Elle s’occupait de ces vieilles dames pour demander pardon »

L’écrivain coréen Kwon Jeong-hyun se souvient de son enfance, nourrie de récits hostiles au Japon impérialiste voisin et de la rencontre qui lui a fait changer de regard.

PARIS — « Le gouvernement japonais me traite de délinquant »

Après plus de quatre mois de détention au Groenland et une extradition au Japon évitée de justesse, Paul Watson, le fondateur de Sea Shepherd, continue de lutter contre la pêche à la baleine, illégale, pratiquée par l’Archipel.


Correspondances

Tadao Andô : « J’occupe une position marginale dans mon pays »

En 1989, l’architecte autodidacte japonais Tadao Andô termine l’Église de la lumière d’Ibaraki, près d’Ôsaka. Une oeuvre emblématique, faite d’un béton qu’il rend aussi léger que le vent. Il échange ici avec une figure majeure du déconstructivisme, l’Américain Peter Eisenman, lui-même en train de bâtir à Tokyo le Koizumi Sangyo Office Building, une correspondance où se font jour deux conceptions de l’architecture et de la place de la nature en Orient et en Occident. 


Le Japon n'est pas

Contrairement aux apparences, le Japon n’est pas un pays d’Asie. Il n’est pas zen non plus, ni cinéphile, ni une contrée du sushi. Florent Dabadie, écrivain et journaliste installé dans l’Archipel depuis trente ans, raconte le pays du mariage à l’église, des batailles de polochon, du curry, et de Détective Conan.


L'œil de Tokyo

L’histoire de l’Archipel raconté aux lycéens japonais

Comment un enfant japonais apprend-il son histoire? On lui enseigne que son pays naît il y a quatorze mille ans, s’ouvre à l’Occident au XVIe siècle, se replie sur lui- même cent ans plus tard, puis entre de force dans la modernité au XIXe siècle. Mais parce que le Japon a commis des crimes en Chine, en Corée et pendant la Seconde Guerre mondiale, les professeurs ne parlent qu’à mots couverts du siècle dernier.


« J'aime là où ça pue l'humain »

Témoin d’un Japon occupé par les États-Unis et propulsé dans la modernité, Daidô Moriyama, figure majeure de la photographie contemporaine, est fasciné par les bas-fonds. Il parcourt les rues « à la manière d’un chien errant », prenant de manière compulsive des instantanés hypnotiques.


Okinawa mon amour

Née en 1953, Mao Ishikawa photographie son île, colonie militaire américaine depuis la défaite en 1945. Serveuse entre 22 et 24 ans, elle fréquente des GI, principalement afro-américains, et des jeunes filles de son âge, interrogeant leurs relations ambiguës sans les juger. « J’aimais ces filles de bar qui vivaient ouvertement et librement dans l’étroitesse et l’exiguïté d’Okinawa. »


Femme, mère et dangereuse

Quatrième puissance économique mondiale, le Japon est classé 118e pays sur 146 en termes d’égalité entre les sexes. Longtemps invisibilisée, comme toutes les artistes japonaises, Yurie Nagashima, née en 1973 et figure du mouvement « Girly Photo », déconstruit les clichés sur le genre et la famille et interroge le rapport au corps et à la domination masculine à travers ses autoportraits.


« Je ne suis qu'une étincelle »

Dans son documentaire Black Box Diaries, Shiori Itô raconte le viol qu’elle a subi en 2015, sous emprise chimique, par un ponte de la télévision japonaise.
Et son long combat, qui a participé à modifier une loi obsolète sur les agressions sexuelles. Une interview en partenariat avec le magazine Tempura.


Un barrage contre le Pacifique

Quatorze ans après le tsunami et la catastrophe nucléaire, un mur de
400 kilomètres défigure le littoral de Fukushima. Le photographe Tadashi Ono retourne sur les lieux. La journaliste Karyn Nishimura raconte cette illusion de rempart face à la force de l’océan, et les efforts pour faire du territoire un endroit habitable. Au mépris du passé et du danger.


Les Évaporés

Ils croulent sous les dettes, ont raté un examen, perdu leur emploi... Pour fuir la honte ou le déshonneur, quelque 100 000 Japonais choisissent, chaque année, de disparaître. Un phénomène qu’ont exploré Léna Mauger, rédactrice en chef de Kometa, et Stéphane Remael, photographe.


Perspectives : Le Japon peut-il disparaître ?

L’histoire des tsunamis, séismes et éruptions volcaniques rappelle aux Japonais que tout est fragile. Mais d’autres maux les inquiètent : le déclin économique, la baisse des naissances, des voisins hostiles, dotés de l’arme nucléaire. « Le Japon, quel genre de pays est-ce donc ? » À cette question impossible, une démographe, une politiste, un économiste et un sociologue tentent de répondre.

En images : Akihito Yoshida documente l’histoire de Daïki et de sa grand-mère Yukimi, qui ont vécu ensemble et pris soin l’un de l’autre pendant des années, dans une petite ville de la campagne japonaise.


KOMETA KULTE

Kometa Books

Les romancières Kazuki Sakuraba, Hitomi Kanehara, l’écrivain Hideo Fukurawa, le mangaka Jean-Paul Nishi, rassemblés par leur traducteur Patrick Honnoré, présentent les livres de leur vie.

En images : Kôhei Yoshiyuki immortalise des rendez-vous clandestins d’amoureux, la nuit dans les parcs de Tokyo pendant les années 1970.

Air Bester

Ozu, Kurosawa, Nakata... embarquez sur le vol de la journaliste et productrice radio Eva Bester pour un voyage culturel ascensionnel dans le cinéma japonais.

Allons-y

Thierry Marx, chef cuisinier, Karim Kattan, écrivain, Muriel Barbery, romancière, François Simon, critique gastronomique, Jean-Christophe Grangé, romancier, José Lévy, designer, racontent leur Japon.`


Ce numéro 7 de Kometa, Si le Japon était le centre du monde, est désormais disponible en librairie et sur notre boutique kometarevue.com


OFFRE D'ABONNEMENT -25%

Quand le monde s’affole, notre distance avec l’actualité grandit. Pour continuer à comprendre, une seule solution : changer de perspective. Kometa donne la parole à celles et ceux qui vivent de l’intérieur les grands basculements du monde. Petites ou grandes, leurs histoires sont le meilleur moyen de se relier à une actualité qui nous échappe. Lire Kometa, c’est voir le monde avec d’autres yeux que les nôtres. Pour décrypter le monde de manière littéraire, sensible, empathique… et souvent drôle !
Abonnnez-vous aujourd’hui et profitez d’une offre exceptionnelle : 1 an soit 6 numéros à 99 euros (au lieu de 132).

A propos de Kometa

Née du choc du retour de la guerre sur le continent européen, Kometa raconte le monde partout où il bascule, de l’intérieur, à travers les regards de celles et ceux qui le vivent. La revue fête sa première année et grandit grâce à vous, en passant de 4 à 6 numéros par an en 2025.

En vous abonnant, vous soutenez des autrices et des auteurs en résistance et un journalisme indépendant de qualité. Retrouvez tous les deux mois dans une belle revue papier des grands récits littéraires, des photos d’auteurs et des débats d'idées, et suivez-nous chaque semaine dans notre newsletter et chaque jour sur nos réseaux. Merci d'être à nos côtés!

L'agenda

Ce soir à 19 heures !

Présentation de Kometa à la Bibliothèque polonaise de Paris

Présentation de la revue en présence de sa cofondatrice et rédactrice en chef Léna Mauger et de l'animatrice et productrice de France Inter Eva Bester.


Samedi 31 mai à 21 h

Kometa Comedy Club

Après deux représentations à guichets fermés à Paris, c'est dans le cadre du festival Oh Les Beaux Jours ! que Kometa organise son troisième Comedy Club dans la cité phocéenne. Marseillais ou non, venez nombreux !

Recommandez Kometa
à vos amis

Partager sur les réseaux sociaux

Suivez chaque semaine
le développement de Kometa

Logo kometa de couleur noire

8 rue Saint Marc, 75002 Paris

icon facebook icon linkedin icon twitter icon instagram

Vous souhaitez nous contacter, contact@kometarevue.com.

©Copyright 2023 Kometa

Se désinscrire